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Tiphereth
6 juin 2006

Un doigt seulement

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Toujours sur le fil de l’actualité (et du rasoir), je viens d’entamer un jeu que j’avais désiré pendant de longues nuits de solitude : Planescape Torment. On a vu plus sensuel, je sais. Quoi qu’il en soit, impossible de mettre la main dessus depuis plus d’un an déjà. Je me suis consolé en lui faisant des infidélités, mais tout de même. Grâce à l’aide d’un généreux mécène que je salue, me voici donc en possession de quatre disques sensés être remplis à raz-bord de quêtes, d’humour noir et de D20 numériques.

Après une dizaine d’heures environ à déambuler dans les rues à résoudre toutes les quêtes qui me passaient sous la main, je suis vraiment enthousiasmé. Il est vrai que je regrette un peu les paysages somptueux de Baldur’s Gate quand même. Oui, on a un univers bien plus original, trempé dans une ambiance morbide des plus réussies. Mais en attendant, barboter dans les ordures et les bidonvilles, j’ai vu plus agréable. J’espère que les lieux se révèleront plus diversifiés par la suite. Surtout que le tout est vachement fouilli, et c’est parfois difficile de trouver une entrée dans tout ce bric-à-brac. J’ai passé plus de dix minutes cet après-midi pour trouver l’entrée d’un temple. J’ai dû passer mon curseur sur quasiment toute la carte avant qu’il ne se transforme en curseur de changement de zone. D’ailleurs, j’ai toujours pas compris où était l’entrée, même en y regardant de plus près à plusieurs reprises. En dehors de ça et de sa basse résolution (le jeu n’est plus tout jeune hein), pour le moment, tout va bien.

Le jeu se situe à mi-chemin entre Baldur’s Gate 1 et Baldur’s Gate 2. Pour moi, sa qualité suit le même tracé. L’interface est meilleure que Baldur’s Gate 1, mais moins bonne que celle du 2, tout comme les PNJ qui nous accompagnent. Un truc sympa est qu’on peut engager la discussion avec eux à tout moment, et que celles-ci peuvent se révéler… fructueuses. Bon, en toute franchise, c’est quand même limité et on épuise rapidement les sujets, qui ne se renouvellent que rarement, mais ça reste sympa. Ceci étant dit, les personnages ont du caractère, c’est indéniable. Pour le moment, je n’en ai que deux, un avide la conscience de soi et du savoir, et le Yorick du pauvre local. Ce dernier est hilarant, et ne mâche pas ses mots.

morte

En dehors de ça, le jeu est bien morbide à souhait, et les descriptions de corps en décomposition particulièrement variées et fleuries. Le dialogue tient une place importante, ce qui n’est pas pour me déplaire. Autre gros avantage du jeu, celui dont Baldur’s Gate 2 aurait dû s’inspirer, c’est l’intérêt des caractéristiques. La sagesse permet à ce titre des bonus d’expérience, la constitution permet d’agripper quelqu’un qui tente de s’enfuir, et la sagesse et l’intelligence peuvent vous permettre de regagner des bribes de souvenirs.

Car le héros, portant le doux patronyme de « Sans-Nom » (oui, je sais…) est amnésique. Au point de ne plus se souvenir de son nom. Vous l’aviez pas vu venir, je sais. Un jour donc, il s’est réveillé sur cette table de la Morgue. Sauf qu’il était pas mort, loin de là. Bon, il était plus très frais non plus. Complètement ravagé, à faire pâlir d’effroi un revenant atteint de la lèpre, son dos était lui cicatrisé à tel point qu’on aurait pu penser à un roman. Ah ben non en fait, c’en était vraiment un. Sans-Nom apprend des tatouages de son dos que s’il veut en apprendre plus sur lui-même, il doit trouver un certain Pharod. Il se met donc en quête, et apprend rapidement qu’il n’en est pas à sa première visite dans la Morgue. Un tarif de groupe n’aurait pas été superflu, puisque notre homme est immortel. Et manifestement, sa vie doit être mouvementée parce qu’il revient souvent ici. Le problème est qu’à chaque résurrection, il perd un peu plus la mémoire. Lorsque le joueur commence, il a atteint le point de non-retour. Il s’agit de donc de comprendre qui Sans-Nom est, et comment il en est arrivé là. A ce titre, votre intelligence et votre sagesse vous aideront parfois à vous rappeler certains détails, lorsque vous discuterez de certains sujets, verrez certaines choses, etc. Petit à petit, les pièces s’amoncèlent, réminiscence du passé. Pour le moment, elles sont indescriptibles, mais il faut bien dire que le scénario est assez passionnant et ces scènes, nombreuses, donnent réellement envie de comprendre. J’adore le concept du mort qui revit et perd toujours un peu plus la mémoire.

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En lieu et place du game over traditionnel, lorsque vous « mourez », vous êtes juste ramené dans la Morgue ou autre lieu du genre où l’on ramasse les morts, les cadavres étant une denrée précieuse,  main d’œuvre gratuite une fois zombifiée. Ce concept d’absence de game-over n’est pas nouveau. On a déjà vu ça dans certains jeux genre Soul Reaver. Quoi qu’il en soit, c’est bien fait ici (ça m’a même permis de me retrouver dans un lieu plutôt inattendu :)). J’ai hâte de voir pour quel système ils vont opté dans Lost Odyssey.

Bon voilà donc, j’accroche bien au glauque humoristique de Planescape Torment, mais j’ai hâte de bouger un peu de la Ruche et j’espère que la variété niveau décors sera au rendez-vous. :)

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(Je serai toujours un amoureux de ces parangons de vertu très clichés qui parsèment mes jeux.)

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Tiphereth
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